Les théories de l’apprentissage, le béhavorisme, le cognitivisme, le constructivisme ou le socioconstructivisme sont des mots que vous avez peut-être entendus, mais qui ne vous feraient pas appuyer rapidement sur le bouton pour donner une définition à Génies en herbe ? J’ai cru bon vous partager les fondements des théories de l’apprentissage parce que revenir aux bases ne peut pas faire de tords. Je tiens toutefois à vous prévenir que les théories sont très synthétisées et que je ne m’étendrais pas sur toutes les nuances qu’elles comportent au risque de faire 264 articles sur le sujet !

 

Le béhaviorisme ou la petite clochette de Pavlov

Vous vous souvenez de la petite clochette de Pavlov ? Et bien, le béhavorisme a les mêmes fondements. Chez les béhavioristes, on veut entraîner des changements de comportements ou d’attitude chez les apprenants. On souhaite même que ces changements deviennent des automatismes ou des réflexes. Il y a donc un stimulus, comme la clochette de Pavlov, qui est ici l’enseignement et une réponse attendue de l’apprenant. Quand la réponse est bonne, on récompense l’apprenant. Super! On lui met une étoile dans son cahier! Cette belle étoile le motive à reproduire le comportement (ou la bonne réponse) qui, par la force des choses, est devenu un conditionnement. À l’inverse, lorsque l’apprenant donne une mauvaise réponse, il subit une conséquence négative.

Dans cette approche, le formateur a un rôle d’expert qui déverse son savoir aux apprenants qui sont un peu comme des réceptacles qui reçoivent le contenu. L’exposé magistral et la pratique répétée d’activités sont très présents. Cette théorie prône des objectifs qui génèrent des résultats observables ou mesurables. Le contenu est souvent fragmenté en petites unités d’apprentissage, ce qui peut comporter un risque de ne pas bien comprendre le fil conducteur des apprentissages et de moins bien les intégrer.

L’apprentissage de type encyclopédique faisant appel à la mémorisation représente bien le béhaviorisme. Ses fondements sont utiles notamment dans des formations plus techniques qui demandent l’intégration de gestes répétés pour bien maîtriser une façon de procéder. Le béhaviorisme se préoccupe davantage des résultats que du processus d’apprentissage.

 

Le cognitivisme ou l’ordinateur qui encode

Les processus d’apprentissage ont leur importance chez les cognitivistes. Ceux-ci perçoivent le cerveau humain un peu comme un ordinateur qui traite et encode des connaissances. L’apprenant peut encoder une foule de connaissances dans sa mémoire qu’il pourra réutiliser au moment opportun. Les cognitivistes s’intéressent aux différents types de mémoire à court terme et à long terme.

La mémoire à court terme permet de traiter un nombre limité d’informations avant de les transférer et de les stocker dans la mémoire à long terme qui elle, a une capacité de stockage illimité. Comme l’apprenant a accès à une foule de connaissances, on peut faciliter l’intégration des nouveaux apprentissages en réactivant les connaissances antérieures. Il sera plus facile pour l’apprenant de bien « classer » ses apprentissages s’il peut les rattacher à quelque chose qu’il connaît. Quand je parle de classement ici, on peut voir le cerveau comme une commode avec des tiroirs. Il est beaucoup plus facile de trouver un bas quand on a un tiroir dédié aux bas. Un peu de la même façon qu’il est plus aisé de « retrouver » une connaissance quand elle est classée dans le bon tiroir, c’est-à-dire avec d’autres connaissances qui ont un lien en commun. Selon cette théorie, l’apprenant doit confronter les nouvelles informations aux connaissances antérieures et c’est ce qui lui permettra de les intégrer et de transformer en quelque sorte ses schémas mentaux.

Chez les cognitivistes, le formateur accompagne l’apprenant à retirer le maximum des informations notamment par différents trucs comme l’élaboration de schémas, surligner du contenu jugé important, faire des cartes conceptuelles, repérer les idées principales d’un texte, etc. L’apprenant joue un rôle important dans son apprentissage et il est actif au cours du processus.

Pour les cognitivistes, comme pour les behavioristes, il existe une réalité objective externe, mais ici l’apprenant doit intégrer cette réalité à ses propres schémas mentaux (plutôt qu’acquérir des comportements observables). C’est donc un changement dans les structures mentales de l’apprenant qui caractérise l’apprentissage.

 

Le constructivisme ou « me, myself and I » on construit nos connaissances

Dans le nom, on retrouve le début du mot construction. Chez les constructivistes, les apprenants construisent leurs connaissances. Dans cette approche, l’apprenant est au cœur de ses activités d’apprentissage. L’apprenant construit, organise ses connaissances et les structure selon son bagage personnel et ses expériences. Il n’existe pas de réalité objective puisqu’elle est toujours teintée par l’individu. Les nouvelles connaissances ont donc un sens seulement à partir du point de vue et de la réalité de l’apprenant. Elles sont intégrées par l’apprenant selon ses propres interprétations et son vécu.

Chez les constructivistes, l’apprentissage peut se faire par adaptation, c’est-à-dire que l’apprenant intègre une nouvelle connaissance à celles qu’il possède déjà ou par accommodation, ce qui entraîne une modification de ses connaissances et une adaptation.

Le constructivisme privilégie des stratégies pédagogiques actives comme l’apprenant doit être actif pour construire ses connaissances. Le formateur a davantage un rôle de coach et de facilitateur dans ce contexte. Il doit laisser l’apprenant confronter ses propres connaissances ou conceptions aux nouvelles connaissances qu’il doit intégrer. La résolution de problèmes est un exercice tout à fait adapté pour ce type d’apprentissage puisqu’elle permet de mettre l’apprenant devant un conflit cognitif. L’apprenant doit donc intégrer ces nouvelles connaissances ou modifier ses schémas mentaux pour les intégrer.

 

Le socioconstructivisme ou « join the club », on construit nos connaissances ensemble

Le socioconstructivisme a des fondements très rapprochés du constructivisme, mais il ajoute une composante sociale qui occupe une place centrale. Ce sont les échanges et les interactions avec les pairs qui permettent la coconstruction de connaissances.

Les idées et les connaissances sont confrontées à celles des pairs et elles permettent de mieux comprendre, analyser et intégrer de nouvelles connaissances. Les apprenants sont aussi très actifs dans leurs apprentissages. Le formateur a un rôle de facilitateur, de coach et de personne ressource. Il propose des activités pédagogiques permettant des interactions entre les apprenants. Ici, ce sont les conflits sociocognitifs qui favorisent les apprentissages. Le socioconstructivisme permet de confronter ses connaissances et sa compréhension à celle de ses pairs.

 

CONCLUSION :

Parmi les théories que je vous ai présentées, on peut reconnaître certaines influences de ces théories de l’apprentissage dans une multitude de stratégies pédagogiques. La connaissance des théories de l’apprentissage permet de mieux comprendre pourquoi on choisit une stratégie d’apprentissage plutôt qu’une autre tout en cernant quels sont les fondements derrière cette stratégie.

 

Référence :

Barnier, G. Théories de l’apprentissage et pratiques d’enseignement. Repéré à: http://www.ac-nice.fr/iencagnes/file/peda/general/Theories_apprentissage.pdf