Être formateur, c’est un don naturel. On l’a ou on ne l’a pas! Si vous saviez comment j’ai longtemps cru en cette affirmation! Mon intérêt pour la pédagogie est né d’une drôle de façon. En fait, j’ai commencé ma carrière comme historienne et je souhaitais enseigner l’histoire au cégep. Je suis donc allée étudier en pédagogie pour aller chercher le « papier » qui me permettrait d’accéder à l’emploi rêvé, mais j’ai rapidement réalisé que ce que je croyais être du pelletage de nuages allait transformer ma carrière.

Du pelletage de nuages à la passion

J’ai toujours été fascinée par l’être humain et comprendre comment il apprend a fait une grosse différence dans ma conception de l’enseignement. J’ai aussi réalisé à quel point une formation bien préparée peut faire toute la différence. Il y a une foule de stratégies pédagogiques possibles qui sont mieux adaptées en fonction des contenus qu’on veut enseigner.

Une formation qui laisse sa marque et qui assure un transfert des apprentissages dans la pratique est hautement planifiée autant au niveau des objectifs de formation, des compétences à développer, du contenu et des stratégies mises en place pour y arriver. On peut évidemment opter pour faire des choix aléatoires ou en fonction des outils disponibles, mais faire des choix aléatoires va aussi donner des résultats aléatoires. En fait, ce n’est pas parce qu’on enseigne que les personnes apprennent. 

 

Être centré sur soi ou sur les apprenants

Un des autres apprentissages importants quand on enseigne est qu’il vaut mieux se centrer sur les apprenants que sur ses propres besoins en tant que formateur. J’accompagne des formateurs qui me disent, oui mais moi ce que je veux enseigner c’est telle affaire et je les ramène toujours aux besoins des apprenants. Parfois, il y a un monde de différences entre ce qu’un formateur souhaite enseigner et ce que les apprenants ont besoin pour développer les compétences ciblées par la formation.

Être centré sur les apprenants va aussi amener le formateur à se demander à qui il enseigne, quelles sont les caractéristiques de son public cible et comment ces caractéristiques vont influencer les choix des objectifs d’apprentissage, du contenu à enseigner et des stratégies à mettre en place.

 

Adieu au one man show

Quand on est centré sur les apprenants, on leur donne des occasions d’être actifs dans leur apprentissage et de leur permettre de construire leurs connaissances et leurs compétences. Le formateur n’est plus vu comme la courroie de transmission des connaissances, mais davantage comme un animateur qui créé des activités d’apprentissage permettant aux apprenants de se développer. Si on veut se centrer sur les apprenants, il faut faire ses adieux à un enseignement axé uniquement sur la formation magistrale et ce, même si on est un orateur captivant ou doté d’un sens de l’humour hors du commun. L’enseignement magistral peut être pertinent, mais à petites doses et avec d’autres activités qui favorisent la construction de compétences par les apprenants.

 

Conclusion

Si vous croyez encore qu’être un bon formateur est uniquement un don, je ne vous en tiendrai pas rigueur. Je vous comprends. J’y ai cru aussi, mais laissez-moi vous prouvez le contraire à travers mes différentes articles de blogue et mon infolettre.